Une ventilation protectrice des poumons diminue les complications associées à la ventilation, notamment en réduisant la charge de pression et volumique mécaniques es poumons sur les poumons. Les connaissances accumulées au cours des dernières années ont prouvé qu’une ventilation protectrice des poumons n’est possible qu’en adaptant régulièrement les réglages du ventilateur à la fonction pulmonaire individuelle. Mais que se passe-t-il si les prescriptions classiques de la ventilation protectrice des poumons ne peuvent plus être respectées ?
L’adaptation de la thérapie de ventilation reposant sur la mesure de la pression transpulmonaire est une méthode simple, peu invasive et valide qui nécessite uniquement la mise en place d’une sonde gastrique modifiée . Les changements de pression œsophagienne pendant un cycle respiratoire reflètent en effet les changements de la pression pleurale. En tant que différence entre la pression ventilatoire et la pression pleurale, la situation de pression transpulmonaire indique l’ampleur du stress mécanique exercé sur les alvéoles, responsable par conséquent des lésions pulmonaires associées à la ventilation. La pression de plateau inspiratoire réglée sur la turbine joue plutôt un rôle secondaire. Des études ont montré qu’en raison de la variabilité importante du rapport d’élasticité des poumons au thorax, une pression de plateau inspiratoire réglée sur le ventilateur entraînait des gradients de pression transpulmonaire très différents. Chez les patients présentant une pression pleurale élevée, par exemple en raison d’une pression intra-abdominale élevée, la même pression inspiratoire peut être atteinte avec moins de lésions pulmonaires associées à la ventilation que chez les patients présentant une pression pleurale basse. La pression transpulmonaire expiratoire (TPP exsp) peut alors être ajustée en titrant la PEP appliquée, car la pression des voies aériennes est liée à la PEEP appliquée. Contrairement aux autres méthodes de détection de la PEP individuelle, cette méthode peut également être utilisée en respiration spontanée et au cours du sevrage. Toujours au cours du sevrage, la mesure de la pression œsophagienne peut fournir des informations précieuses (démasquage d’une asynchronie patient-respirateur, monitorage de l’effort des muscles respiratoires, calcul de la PEP intrinsèque en respiration spontanée, etc.) et permet d’optimiser le processus de sevrage. Dans ce contexte, il est possible de déterminer le travail respiratoire du patient sous respiration spontanée assistée en situation aiguë, de sorte que l’assistance nécessaire au patient peut être directement adaptée à la fonction pulmonaire respective au moyen d’une assistance par pression.